jeudi 20 décembre 2012

Message de Noël 2012 : Jésus, don du Père pour notre bonheur

Dans mon message de Noël 2008, publié dans Le Droit, j’écrivais : « L’élection de Barak Obama a fait vivre à toute la planète une parabole bouleversante. Cet homme, par sa compassion sentie pour tous ses semblables, a été le révélateur qui a fait jaillir à la lumière les aspirations de nos cœurs à plus de justice et de fraternité, dans le respect mutuel. Les sondages mondiaux ont montré à quel point il a appelé au jour ce qu’il y a de meilleur en notre humanité. »

Le Président Obama avait alors su nommer les racines de la souffrance terrible de milliards de personne sur notre planète et identifier les véritables responsables de l’étranglement des pauvres : « Une culture d’entreprise où les délits d’initiés, les pratiques comptables douteuses et la course aux gains rapides sont monnaie courante; une politique économique au service d’une minorité de privilégiés. » Beaucoup y ont reconnu leur soif de partage et de paix. »

Cet appel à la confiance, au respect, au dépassement de soi pour le bien commun et la paix n’ont plus résonné de la même façon lors de sa récente réélection comme président des États-Unis. Notre monde continue à dériver! Avec la Commission Charbonneau et avec tant d’autres révélations venant de partout dans le monde, nous devons reconnaître que M. Obama avait vu juste en nommant les causes de tant de pauvretés. Pourtant, pourquoi est-ce que ça ne change pas?

La crise financière et économique qui a ébranlé toute la planète à compter de 2008 n’a pas conduit à des prises de conscience suffisantes pour pousser à changer les choses. Nous n’avons pas fait beaucoup de progrès dans l’approfondissement des bases éthiques qui doivent rendre plus humaines et respectueuses toutes les activités financières, économiques et politiques.

De crise en crise, nous pouvons être portés à désespérer de notre humanité et de sa capacité de gérer ses diverses activités humaines de sorte que tous, mais surtout les plus démunis, puissent trouver leur place au soleil, leur gite où se reposer et leur table pour se nourrir.

Pour ne pas sombrer dans le pessimisme, nous avons bien besoin d’écouter le message que nous donne la fête de Noël. Elle nous montre que Dieu n’est pas lointain, indifférent à nos drames et à nos larmes. Il nous aime tellement qu’il nous a envoyé son Fils unique et bien-aimé pour que nous sachions qu’il est fidèlement avec nous. Il vit avec nous, rit et pleure avec nous, travaille et se repose avec nous. Nous ne sommes pas seuls, perdus dans un monde refroidi par tant d’égoïsmes, de méfiances réciproques, de guerres, de famines.

Dans la pauvreté de sa naissance comme dans la simplicité de sa vie et surtout dans le drame de sa mort, Jésus met sous nos yeux ce à quoi aspirent les profondeurs de notre cœur : devenir vraiment humains les uns envers les autres. Cette espérance est semée dans notre histoire depuis deux mille ans. Des millions et des millions de personnes y trouvent la capacité de donner de leur cœur et de leur vie pour la joie des autres.

Que ce Noël 2012 soit lumière, paix, réconciliation, échanges de vœux et cadeaux de toutes sortes! Tous ces simples gestes symbolisent ce qui hante notre cœur. Ils disent bien simplement qu’il y a toujours devant nous une espérance plus forte que tout et même que la mort. Le Vivant vient encore aujourd’hui mettre dans la crèche les merveilleux cadeaux de sa présence fortifiante lumineuse, capable de réchauffer nos cœurs en leur donnant paix et joie.

Joyeux Noël! Sainte année 2013!

† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau