dimanche 2 décembre 2012

Vatican II et l’activité humaine

Nous sommes fort occupés par toutes sortes d’activités qui remplissent notre agenda et souvent nos préoccupations. Nous cherchons sans cesse à élargir nos champs d’influence sur la nature et sur le devenir humain par toutes sortes de techniques. Ces activités sur la nature et sur la société nous rendent-elles plus humains et plus responsables les uns des autres? Il y a cinquante ans, le Concile a réfléchi sur ces questions dans le document sur « L’Église dans le monde de ce temps » (par. 33ss) « Quels sont le sens et la valeur de cette laborieuse activité? Quel usage faire de toutes ces richesses? Quelle est la fin de ces efforts, individuels et collectifs? »

Par notre action, nous transformons la nature et la société. Mais nous nous transformons aussi nous-mêmes, apprenant à nous connaître et développant nos diverses capacités. « Cet essor, bien conduit, est d’un tout autre prix que l’accumulation possible de richesses extérieures. L’homme vaut plus par ce qu’il est que par ce qu’il a. De même, tout ce que font les hommes pour faire régner plus de justice, une fraternité plus étendue, un ordre plus humain dans les rapports sociaux, dépasse en valeur les progrès techniques. Car ceux-ci peuvent bien fournir la base matérielle de la promotion humaine, mais ils sont tout à fait impuissants, par eux seuls, à la réaliser. »

Ce qui importe alors, c’est que nos activités permettent aux humains, considérés comme individus ou comme membres de la société, de s’épanouir selon leur véritable dignité humaine dans ses dimensions personnelles et communautaires.

« Pour les croyants, une chose est certaine : considérée en elle-même, l’activité humaine, individuelle et collective, ce gigantesque effort par lequel les hommes, tout au long des siècles, s’acharnent à améliorer leurs conditions de vie, correspond au dessein de Dieu. »

Le Concile demande aux catholiques de « remplir avec zèle et fidélité leurs tâches terrestres, en se laissant conduire par l’esprit de l’Évangile. »  C’est là une exigence de notre foi. « À l’exemple du Christ qui mena la vie d’un artisan, que les chrétiens se réjouissent plutôt de pouvoir mener toutes leurs activités terrestres en unissant dans une synthèse vitale tous les efforts humains, familiaux, professionnels, scientifiques, techniques, avec les valeurs religieuses, sous la souveraine ordonnance desquelles tout se trouve coordonné à la gloire de Dieu. »

Le genre humain tend vers la mondialisation. Il importe alors grandement qu’au nom de notre foi dans le message évangélique et dans l’œuvre universelle de Jésus, nous contribuions à ce que l’humanité entière devienne vraiment solidaire et fraternelle dans le respect de tous et dans un équitable partage des biens physiques et spirituels.
(16e  texte d’une série sur Vatican II)
† Roger Ébacher
Évêque émérite de Gatineau